Demain, dès l’aube...

, par Karine Dugué

Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne..., ou plus simplement Demain, dès l’aube..., est l’un des plus célèbres poèmes de Victor Hugo, publié en 1856 dans le recueil Les contemplations.

Composé de trois quatrains d’alexandrins en rimes croisées, ce court poème n’a pas de titre, si bien qu’on le désigne traditionnellement par son incipit, c’est-à-dire les premiers mots qui le composent.

Ce poème est autobiographique. Victor Hugo s’adresse à sa fille Léopoldine, disparue quatre ans plus tôt, et dont il commémore la mort dans un pèlerinage annuel entre Le Havre et Villequier, le village de Normandie où elle s’est noyée accidentellement avec son mari, et où elle est enterrée. Victor Hugo, allait sur sa tombe tous les jeudis.

Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
 
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
 
Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et, quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
 

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